Né le 23 juillet 1879 à Auvernier, décédé le 8 juillet 1965 à Genève.
Les ensembles résidentiels des squares de Montchoisy(1927-1933) et de la Maison Ronde (1930) répondent, pour leur part, aux exigences d’un habitat à la fois moderne (distribution rationnelle et hygiénique, confort technique), flexible (pièces de dimensions généreuses pouvant être réunies en séquences continues) et riche d’agrément (vues panoramiques, qualité du second œuvre). Une attention toute particulière est accordée à l’articulation des sphères privées, collectives et publiques. Les espaces intermédiaires, sur lesquels donnent les entrées et les pièces principales, sont ainsi conçus comme des supports qualitatifs de pratiques collectives.
Par la suite, Braillard développe un intérêt croissant pour les problèmes d’urbanisme. En 1931, il étudie la reconstruction de la Rive droite. Élu à la tête du Département des travaux publics dans le gouvernement Léon Nicole (1933-1936), il tente de rationaliser la structure administrative et le régime foncier (municipalisation des sols). Avec le Plan Directeur (1935), fruit d’un travail collectif associant des personnalités comme Albert Bodmer et Hans Bernoulli, il met au point un instrument du «rajeunissement» harmonieux de la structure urbaine dans son ensemble. Le schéma est clair: conformément à la devise «d’une ville rationnelle et démocratique», Braillard substitue au tissu sédimentaire une trame bâtie homogène parcourue par un réseau hiérarchisé de voies de circulation. Mais le Plan directeur prend aussi en compte les données sensibles du territoire (topographie, vues sur le paysage et le lac) et propose un réseau de chemins piétonniers liant, dans un maillage cohérent, les éléments les plus remarquables de la ville: places, équipements collectifs, monuments et parcs.
Dans le deuxième après-guerre, Maurice Braillard, désormais associé à ses fils Pierre et Charles, poursuit ses reflexions sur le devenir de la ville, les conditions de son développement technique, économique et humain, d’une part, en tant que chroniqueur et auteur de séries d’articles thématiques dans le presse quotidienne et, d’autre part, au travers d’opérations immobilières à l’échelle du quartier comme les squares Château-Banquet.