Villa Boccard (164)
1937 – 1938 réalisée
Programme : villa individuelle
Localisation : Genève, Petit-Saconnex, Promenade des Crêts / 6A av. Trembley
Maître d’ouvrage : Georges Auguste Boccard
Peu après avoir transformé une villa au chemin des Coudriers pour la famille Boccard, Maurice Braillard réalisera une construction nouvelle qui deviendra la résidence principale de cette famille de pépiniéristes. Située dans la partie supérieure d’une parcelle richement arborée orientée au Sud-Est, la maison présente une volumétrie simple inscrite dans la pente du terrain: face au paysage, se développe un prisme structuré, à l’étage, par deux loggias délimitées aux extrémités par une colonne et, au centre, par un ample bow-window légèrement saillant.
La conception spatiale de cette villa reprend, en les modernisant, des éléments de conception classiques du logement individuel bourgeois d’avant-guerre marqué par le repli sur la sphère privée et la recherche de bien-être.
De manière plus précise, on peut identifier quatre niveaux d’intérêt:
– qualité paysagère: espace domestique et aménagements extérieurs sont pensés comme formant un tout indissociable intégrant terrassement, volume bâti, murets, jardin et vues sur le paysage,
– qualité des circulations: le logement et ses prolongements extérieurs offrent une variété de parcours, des promenades architecturales qui invitent à la découverte, démultiplient les points de vue, établissent des relations fluides et graduées entre espaces de vie, jardin et grand paysage,
– qualité de confort: le souci du bien-être et d’agrément des usagers conduisent, d’une part, à dissocier et hiérarchiser les espaces de service, espaces de vie et chambres à coucher et, d’autre part, à lier en une séquence spatiale fonctionnelle la cuisine, la salle-à-manger et le salon. Les deux derniers étant valorisés par leur dimensionnement généreux et l’orientation favorable au Sud-Est, face au soleil et à la vue,
– qualité esthétique: sur le plan formel, l’ensemble frappe par l’intégration des murs formant soubassement, des escaliers extérieurs et du corps de la villa dans la pente naturelle. Elle retient ensuite l’attention par le développement linéaire de la façade principale associant loggia et bow-window vitrés. Remarquable également la conception unitaire, dans la tradition de l’ensemblier, des revêtements de sol en damier et de plafond, de la cheminée, du mobilier fixe (bibliothèque, armoire, vitrine, buffet passe-plats) et mobile en bois de noyer dessinés par Maurice Braillard.