Immeuble de la rue de Contamines

Maurice Braillard et Pierre Braillard

1-3 rue de Contamines

Maurice Braillard et Pierre Braillard

Immeuble d’habitation, réalisé

1947 – 1948

N° d’archives : 362

Programme: immeuble de logement de standing

Localisation: 1-3 rue de Contamines, Genève

Maître de l’ouvrage: Maurice et Pierre Braillard

 

Réalisé dans l’immédiat après-guerre, cet immeuble d’habitation dont Maurice et Pierre Braillard ont assuré non seulement la conception, mais aussi la promotion, initie la transformation d’une ancienne périphérie de villas suburbaines du XIXe siècle en quartier d’habitation moderne. À l’image des ensembles contemporains de Beaulieu et de Vermont, il marque l’adoption d’un programme d’urbanisation par grands immeubles barres disposés conformément aux principes du Plan directeur de 1935: homogénéisation de l’espace urbain, disposition du bâti en fonction d’éléments structurants du paysage (topographie, vues sur le lac) et d’un réseau hiérarchisé de voies de circulation et d’espaces de verdure.

La conception des façades prolonge, en la renouvelant, une recherche formelle initiée à la fin des années 1920 par Maurice Braillard. La grammaire formelle épurée, la géométrisation du volume et de l’attique en retrait mais aussi des éléments d’articulation du système secondaire comme les montées d’escaliers auxquelles s’accrochent les balcons arrondis rappellent des réalisations d’avant guerre: en particulier, les squares Montchoisy et la maison Ronde. Toutefois, la plasticité de l’élévation sur rue, et c’est une innovation pour les Braillard, contraste ici avec la façade ajourée sur parc marquée par la répétition sérielle de grandes baies vitrées et de piliers affinés. Cette rupture semble sanctionner le divorce moderne de l’immeuble avec la ville au profit de l’air, de la lumière et du soleil ou encore d’une ouverture préférentielle sur la nature.

À l’intérieur, la conception des appartements de grande surface est également marquée par un souci de modernité. Le modèle du logement bourgeois est ainsi adapté à une évolution des pratiques sociales marquée par l’hygiénisme (air, lumière) et la consommation esthétique de la nature. Les classiques pièces de représentation – séjours en enfilade, hall avec cheminée – s’orientent désormais en fonction de la course du soleil et définissent des séquences spatiales dynamiques largement décloisonnées sur les frondaisons et le panorama alpin. Un dernier indicateur de modernité: le développement de la motorisation individuelle qui conduit à établir devant l’immeuble un vaste parking souterrain avec atelier d’entretien courant et poste de lavage.