La vulnérabilité motive l’invention
Nous avons toujours connu dans nos villes une opposition fondamentale entre les populations aisées et les populations vulnérables. Ces dernières sont souvent premières victimes des crises socio-économiques, politiques et climatiques. Le conflit est multiforme, mais il se manifeste souvent dans la forme de zones urbaines défavorisées et laissées pour compte, dont certaines illustraient autrefois le comble de nos utopies. Par ailleurs, avec le dérèglement climatique, une partie non négligeable de la population pourrait s’avérer vulnérable dans un avenir pas si lointain. Il est donc important d’approfondir sur l’inclusion sociale dans une ville en transition, décarbonée et résiliente. Comment les acteurs de la transition peuvent-ils renforcer la cohésion urbaine pour faire face aux urgences imminentes? Et comment des initiatives locales peuvent-elles donner à ces lieux une nouvelle dynamique vitale?
Conférencières:
- Albane VASSAULT, architecte, ULB
- Capucine PERROUD, architecte-urbaniste, ULB
- Manon BOURDIN, architecte-urbaniste, ULB
Innovations sociales et transition écologique.
Un tremplin pour la périphérie urbaine
Dans un futur proche, un quartier moderniste permettra aux habitants de se réapproprier leur espace commun en redéfinissant l’espace vert et public, actuellement dédié à l’idéologie de l’ automobile. Des solidarités émergent avec un nouveau système économique local basé sur les échanges de biens et de services offrant un modèle de ville circulaire et inclusif.
et
- Clotilde ALBARET, architecte DE, ENSA Malaquais
(Se) construire Vulnérable. Recoudre un territoire fragmenté par le fil de l’altérité.
D’ici 2050, 60% d’entre nous seront touchés par une ou plusieurs vulnérabilités: vieillissement, pauvreté, changement climatique, maladies liées à la pollution… La population urbaine s’élèvera alors à 6,4 milliards. Et pourtant, les villes n’ont jamais été aussi néfastes pour nous. Cette perspective amène à s’interroger sur la vulnérabilité en milieu urbain. Le projet propose de changer la manière de la considérer en encourageant le passage d’un regard passif à un regard actif. Il s’agit de prendre conscience de la place de chacun dans un système d’interactions collectives pour ne plus repousser et cacher la fragilité, mais au contraire l’assumer. Il faut que les vulnérabilités se croisent, que les gens se rencontrent. Il faut décloisonner, sortir des gabarits, hybrider les programmes, faire réseau. Il faut tisser un nouveau fil d’Ariane dans la ville, lisible et limpide, pour accueillir et intégrer la fragilité à toutes les échelles. A la croisée de ces enjeux, la Porte de la Villette se présente comme une des dernières occasions de redonner de la place aux vulnérabilités à l’intérieur des murs de Paris.
Répondant:
- Marine DECLÈVE
Historienne de l’art, urbaniste,
docteure EPFL en sciences de la ville,
chercheuse en résidence à l’Atelier Cartographique (Bruxelles)
Inscriptions: