Responsable de 40% des émissions carbone et de l’épuisement bientôt insoutenable des matières terrestres, l’activité humaine de la construction peut se définir à la fois comme une force additive et comme une force soustractive. La quantification carbone mesure ce double impact rendant visible l’empreinte de l’industrie de la construction, jusqu’alors ignorée par nos disciplines de la transformation de l’espace aussi bien au niveau de la formation qu’à celui de la pratique. Si la production architecturale (qui ne représente qu’une partie du volume total de la construction) peut être vue aussi comme une rencontre entre l’organique et l’inorganique, on peut se demander si elle peut être comprise comme un régulateur des interdépendances dans la biosphère plutôt qu’une représentation de l’épuisement. À l’heure de la grande révolution dans le choix de nos matériaux, de la recherche de processus constructifs performants et de la transformation de nos modes de vie, les calculs d’émissions carbone deviennent de puissants outils pour la construction et l’architecture. De l’utilisation efficace de nos matériaux à la fabrication d’un nouveau langage de la coexistence, la quantification carbone apparaît comme l’une des méthodologies à suivre face aux défis climatiques actuels.
Conférenciers:
- Les traces (in)visibles du paysage
De l’habitat pavillonnaire à la matière
Gaspard BASNIER
Architecte DE, diplômé de l’ENSA Versailles, Co-fondateur du Collectif (in)visible
Lawan-Kila TOE
Architecte DE, diplômé de l’ENSA Versailles, Co-fondateur du Collectif (in)visible
Léo DIEHL-CARBONI
Architecte DE, diplômé de l’ENSA Versailles, Co-fondateur du Collectif (in)visible
L’architecture peut se définir à la fois comme une force additive – construire, aménager, structurer – et comme une force soustractive – excaver, démolir, consommer. Dans cette optique, notre choix des matériaux de construction et de leur mise en œuvre doit donc être fondamentalement remis en question. L’exemple de la prolifération de l’habitat pavillonnaire à la périphérie des villes est particulièrement significatif à cet égard. Le réengagement avec les matériaux locaux dépasse la simple dimension des calculs thermiques et des réglementations environnementales : il s’agit également de rechercher et de fabriquer un langage et de nouvelles spatialités. Les composants et les assemblages – charpentes, murs, piliers, toitures, revêtements, fondations – peuvent devenir de puissants outils architecturaux, donnant lieu à une vision de la coexistence entre paysage, climat et espace habitable. Les concepts d’habitat alternatif établissent ainsi un récit territorial contemporain fondé sur une utilisation sensible des matériaux et des méthodes de construction simples.
- Analyse comparative des écobilans de différentes structures bois et béton pour un immeuble de logement de moyenne hauteur
Christian von DÜRING
architecte EPFL SIA
Discutant:
- Philippe RIZZOTTI
architecte, agence Philippe Rizzotti Architecte Paris
Maître de conférence à l’ENSAP Lille
Inscriptions:
