La Fondation Braillard Architectes (FBA), membre de l’Association des Berges de Vessy (ABV), a organisé, en association avec la Fondation Initiative to Value Human Life (IVHL), une table ronde aux Berges de Vessy, le mercredi 19 septembre, sous le titre «Human Urgency and Human Value».
Cet événement a eu lieu dans le cadre de l’exposition Urgence humanitaire, organisée sur le site par l’ABV, cadre adéquat pour évoquer des questions relatives aux abris d’urgence, les populations en détresse et les solutions qu’il faut imaginer pour valoriser la vie humaine dans toute sa diversité.
Modérateurs :
- Panos Mantziaras, directeur Fondation Braillard Architectes ( FBA )
- Robert Sadleir, président du Institute for the Value of Human Life ( IVHL )
Participants :
- Linda Besharaty, Director, ICMC-UNHCR Deployment Scheme
- Ariane Braillard, membre du Conseil de la FBA
- Gerard Doolin, Technology Lawyer, formerly with Avanade and Truman Hoyle Lawyers
- Isabelle Ducimetière, membre du Conseil de la FBA
- Steve Maslin, Architect BUD, Schumacher Institute, Bristol
- Raffael Mattar Neri, Architect, Global Shelter Cluster, UNCHR
Retranscription de la table ronde (PDF en anglais)
Le monde traverse une période d’urbanisation rapide: les villes, perçues comme moteurs de croissance, exploitent les réseaux de connaissances et d’investissements pour créer des opportunités économiques, entraînant une compétition pour l’espace entre les habitants. Parallèlement, le nombre de personnes déplacées de force a atteint 65 millions à travers le monde, créant un sentiment d’affaiblissement vis-à-vis de l’action humanitaire. Les habitants des villes à forte urbanisation et les populations déplacées ont en commun la nécessité d’abris. Le coût du logement urbain est en forte augmentation, en partie à cause de la pression démographique mais aussi parce que le logement n’est plus perçu comme un besoin fondamental, mais comme un facteur de richesse. La compétition pour les abris crée de l’insécurité, de l’hostilité contre les migrants et les requérants d’asile.
C’est dans ce contexte que nos intervenants des secteurs humanitaires, de l’architecture, de la conception de bâtiment et de la technologie ont débattu. Les orateurs ont observé que l’urgence et la valeur humaine nécessitaient une compréhension à la fois au niveau individuel et collectif. De plus, la responsabilité collective ne repose pas uniquement sur les gouvernements mais aussi sur les communautés. Un représentant du Global Shelter Cluster du HCR a suggéré de reformuler notre perception des camps réfugiés: plutôt que de les voir comme un fardeau pour les autorités locales et les communautés, ces camps pourraient être considérés comme des proto-villes ou des réseaux de connaissances susceptibles de générer de la croissance dans nos régions. La technologie, et en particulier la technologie mobile, a ici un rôle à jouer pour combler le fossé entre communautés déplacées et pays d’accueil: en particulier compte tenu de la nécessité de se concentrer sur l’éducation et la formation, en scolarisant les enfants réfugiés.