Les tiers-lieux de l’économie sociale
À Bruxelles, à Genève et ailleurs, on voit se multiplier une nouvelle génération d’espaces partagés ( co-workings, fablabs, ateliers collaboratifs etc. ). Repris sous l’appellation « tiers-lieux », ces espaces sont des espaces collectifs intermédiaires, ni tout à fait publics, ni tout à fait privés, qui favorisent l’individuation et caractérisent des temporalités et des sociabilités spécifiques.
En tant que ressource spatiale et de biodiversité, le tiers-lieux réunit un certain nombre de conditions d’informalité, d’ouverture, de flexibilité, de viabilité, de convivialité et d’accessibilité qui en font à la fois une pièce ( patch ) identifiable dans l’écosystème urbain et un hub pouvant contribuer à la structuration de réseaux et à la production de nouvelles proximités à différentes échelles socio-spatiales.
En tant que ressource socio-politique, le tiers-lieux apparaît comme une figure capable d’associer trois dimensions contrastées de la ville productive : celle de la nouvelle économie, centrée sur la valorisation des nouvelles technologies, la création et la production de biens et services immatériels ; celle de l’artisanat, centrée sur la création et la manufacture de biens matériels ; et celle de l’économie sociale, entendue comme une économie dont le système de valeurs se fonde sur la qualité et le renforcement du lien social. L’expression tiers-lieux renvoie en effet à l’idée de tiers-secteur et à une économie politique structurée autour des notions de bien commun, d’open source, de solidarité, de coopération et de mutualisation. Dans sa capacité à fédérer un public autour d’une programmation socio-culturelle, il est aussi une figure génératrice de nouvelles formes de relation entre habitat et travail au sein de la walkable city.
Quelles sont les figures du tiers-lieux observables à Bruxelles et Genève ? En quoi les tiers-lieux font-ils écosystème ? Et comment s’intègrent-ils dans les (éco)systèmes existants ? Dans quelle mesure les projets d’économie sociale contribuent-il ou non à la transition du système économique vers sa version écosystèmique ? Quelles méthodes mobiliser pour représenter cette transition ?
Programme
Cas d’étude 1
SINGULARITÉS DES TIERS-LIEUX DE L’ÉCONOMIE À BRUXELLES. RECYCLART, ZINNEKE, LA VALLÉE.
- Marine Declève, historienne de l’art, urbaniste, Metrolab Brussels, PhD student EPFL
- Chloé Salembier, anthropologue, professeure UCLouvain
Cas d’étude 2
L’EXPÉRIENCE DE « RESSOURCES URBAINES »
- Matthias Solenthaler, politologue, co-fondateur de la coopérative Ressources Urbaines
Répondant
-
- Luca Pattaroni, docteur en sociologie, chargé de cours, chercheur, EPFL