Avec:
Adrien BESSON, Architecte-ingénieur, docteur ès sciences EPFL, membre fondateur de l’agence d’architecture group8, Genève
Alain LÉVEILLÉ, Architecte-ingénieur et urbaniste, ancien responsable du Centre de recherche
sur la rénovation urbaine CRR de l’Institut d’architecture de l’Université de Genève
Michèle TRANDA-PITTION, Architecte-urbaniste, chargée d’enseignement dans les université de Lausanne et Genève, fondatrice de TOPOS Urbanisme, Genève
Paola VIGANÒ, Architecte-urbaniste, professeure EPFL et IUAV, directrice du laboratoire Lab-U/EPFL, membre fondateur de l’agence Studio 16, Milan
Envisager, visionner, créer la vision d’un territoire urbain n’est pas une œuvre en unseul acte. C’est une œuvre ouverte, dont le début et la fin se perdent dans les confinsde l’histoire d’une part et dans la prospective d’autre part. Dans le cas de Genève cetteformulation pourrait sans doute nous interroger; tant cet organisme urbain à la surfaceexiguë semble parfois atteindre les limites de sa croissance, la «fin de (sa) partie». Etpourtant, à l’instar d’autres situations urbaines similaires (tels les Pays-Bas, Singaporeou Manhattan), le territoire genevois résonne de l’énergie créatrice du projet, retentitdes visions politiques et sociales, concentre des intérêts dont la diversité inspire la dynamique.Le cadre législatif de l’urbanisation évolue et demande de nouvelles interprétationsformelles, de nouvelles figures du vivre ensemble. Les échelles du projet commencentà se superposer pour créer des hybridations programmatiques prégnantes denouveaux sens. Alors que le rideau de scène s’ouvre lentement, la société civile s’activepour faire valoir des positions souvent contradictoires. La petite république platoniciennesort de sa léthargie lacustre et tutoie un futur métropolitain. Autant de petitessecousses qui préparent les réflexes citoyens, les postures professionnelles et les aspirationsintellectuelles au débat sur le futur du territoire genevois: quelle stratégie, pourqui, combien, pour quand et comment? Si ces questions peuvent accabler par leurpoids, ce n’est que par des conceptions globales inscrites dans le contexte d’une prisede conscience écologique à l’échelle planétaire que l’urbanisme du futur échappera à lalogique de comptoir. Le débat sur l’œuvre ouverte du territoire genevois n’a pu éviter laquestion qui brûle: fin de la partie ou fin de la récré?