Continuités et ruptures post-industrielles | Transition Seeds 2025

20 mars 2025, 18:00 - 19:30   —  
The Eco-Century Project®
— Conférences

Continuités et ruptures post-industrielles 

Face aux enjeux environnementaux et à l’épuisement des ressources, l’architecture se réinvente en s’appuyant sur les héritages industriels pour imaginer des alternatives durables et résilientes. Comment requalifier les vestiges du passé pour construire un avenir plus sobre et adapté aux défis contemporains? 

Nos recherches explorent deux approches complémentaires de la transformation des matériaux et des espaces post-industriels. D’une part, la réhabilitation d’usines désaffectées en logements collectifs interroge notre conception du confort en s’appuyant sur des stratégies bioclimatiques low-tech. En intégrant les spécificités climatiques des bâtiments existants, cette approche redéfinit les pratiques de l’habitat et favorise une relation symbiotique entre les habitant·es et leur environnement. D’autre part, la revalorisation des carcasses automobiles comme ressource architecturale ouvre une réflexion sur la circularité des matériaux. En transformant ces déchets en éléments constructifs via des procédés à faible empreinte carbone, cette démarche propose une alternative aux matériaux conventionnels en épuisement. 

Ces expérimentations témoignent des continuités et des ruptures qui traversent notre rapport au bâti et aux matériaux. Elles questionnent la manière dont les traces du passé industriel peuvent devenir les bases d’un futur plus durable, en conciliant réemploi, innovation et engagement écologique. 

 

Conférenciers

  • G’Juliemm KOUAMÉ, architecte, ENSA Versailles 

Les jours après demain: l’Automobile comme ressource des possibles 

Cette recherche d’un modèle architectural créatif vise à exploiter les voitures dites « hors d’usage » comme ressource potentielle, en les transformant par une pression appliquée. Elle s’inscrit dans le processus de gestion des VHU (Véhicules Hors d’Usage) existant et propose d’y ajouter une étape supplémentaire ou alternative, créant de nouvelles possibilités plus cohérentes avec les ambitions environnementales de notre siècle.
Partout en Europe, en ville comme en province, nous disposons de ressources métalliques représentant plusieurs millions de tonnes, réduites à l’état de déchets, polluant à la fois la surface et le sous-sol de la Terre, tant par leur accumulation que par leur gestion. Parallèlement, les ressources en matériaux de construction s’épuisent rapidement, ce qui, dans une logique d’économie de ces ressources, nous oblige à réduire la qualité de nos ouvrages architecturaux.

Imaginons maintenant une nouvelle perspective: si nous transformons ces carcasses automobiles en ressources via un processus utilisant exclusivement des énergies renouvelables, tout en prenant en compte l’impact carbone, et que nous employons cette nouvelle matière de manière intelligente en fonction de ses caractéristiques dominantes, nous disposerons alors d’une ressource constructive potentiellement infinie, du moins tant que l’être humain continuera d’utiliser des voitures. Les carcasses automobiles deviendraient ainsi une ressource d’origine anthropo-sourcée dont le gisement serait la ville. 

 

  • Luana FERRARI, architecte EPFL
    Mineur en design intégré et architecture durable 

Transhumance: en quête d’un confort approprié
Réhabilitation d’une usine désaffectée en logements collectifs bioclimatiques

Et si, pour faire face à la crise climatique, on sortait ensemble de notre zone de confort? Sachant que la phase d’exploitation des bâtiments est responsable des 3/4 des émissions de CO2 du secteur, il s’avère crucial de repenser notre conception du confort, au-delà de son héritage moderne normatif. 

Partant du postulat que les usines désaffectées en bord de cours d’eau sont propices au développement de stratégies bioclimatiques, le projet prend comme cas d’étude l’ancienne usine de cellulose de Soleure afin de développer une méthodologie applicable à tout type de requalification architecturale. L’analyse du « potentiel climatique » de l’existant forme alors le levier de sa réhabilitation et de l’exploration d’un confort collectif domestique low-tech et convivial. Inspiré des pratiques pré-modernes, ces logements collectifs se déclinent en une succession de microclimats communs où la migration interne, saisonnière ou journalière, devient partie intégrante des usages. Au-delà des économies d’énergie, cette approche climatique de l’architecture redéfinit les pratiques pour créer un lien symbiotique d’interdépendance entre les habitant·es et leur environnement, tout en créant du collectif et en soudant les communautés. 

 

Répondants

  • Anne-Lise Leymarie, architecte et associée du bureau d’études “Cycle de Ville” à Paris,
    spécialisée en carbone et impact environnemental, chercheuse sur le réemploi des matériaux

 

  • Clément Gaillard, docteur en urbanisme et consultant spécialisé dans la conception bioclimatique,
    urbaniste et designer spécialisé dans le design climatique

 

Inscriptions

Suite à un changement de programme, la conférence se déroulera uniquement en ligne sur Zoom.

L’heure de début de conférence est prévu à 18h00.

En distanciel: S’inscrire sur Zoom

 

Crédits images

© FBA, à partir de:

Plan de coupe © Luana Ferrari, 2024

Poster de recherche © G’Juliemm Kouamé, 2024